Poireaux, en vert et contre tout

Bœuf bourguignon

Pour un bon bœuf bourguignon, il faut des poireaux, une carotte, un petit pois et surtout, un beau circuit avec plein de virages. Et c’est le cas du circuit de kart du Creusot où nous disputions notre troisième course de la saison le 17 juin dernier. C’est un tracé court, à peine 820m, mais tortueux car il compte pas moins de 9 virages et une (toute petite) ligne droite.

Un beau ciel bleu, un beau circuit, de quoi se régaler !

Le trajet dans le grand nord se fait en deux fois, nous partons chargés de deux motos et de plein de bazar pour arriver le jeudi et ainsi découvrir la piste avant la course. Ça sera aussi l’occasion de mettre la Carotte sur la piste pour la première fois. On arrive suffisamment tôt en terre bourguignonne pour avoir le temps de décharger le camion tranquillement et de nous installer.

À l’heure du déjeuner, Pierrot nous rejoint. Ce fou a fait la route depuis Paris avec une Deauville chargée de cadeaux et même des pizzas maison dans le top case !

PizzaDeauville, livré en 6h ou remboursé !

Pierrot c’est un gars qui a le cœur sur une main, et une clef de 12 dans l’autre : mécano de métier, on sent le gars passionné, qui n’hésite pas à tout vérifier sur le petit pois et la carotte pour être sûr que tout va bien. Bon, faut dire aussi qu’on l’a mis dans le bain rapidement après le début des sessions libres : Xavier ayant du mal à passer les rapports sur la carotte, il sort de piste. Pourquoi ? Le diagnostic est simple : il manque un circlips. Pierrot remarque aussi que le té de fourche supérieur n’est pas vissé. Et oui, c’est ça de travailler dans l’urgence, on fait des bêtises. Heureusement, ça sera le seul souci de la carotte et nous pouvons enchaîner les tours sur ce circuit où une boucle fait moins d’une minute, même pour des poireaux en mode découverte.

Au bout de quelque temps, on passe en mode “officiel” pour les essais, avec des sessions pour chaque groupe. Nous aurons donc 15mn chacun pour engranger un max d’expérience. Alors nous tournons en rond, avec des chronos qui tombent tour après tour.

C’est sur la fin de journée que le reste de l’équipe nous rejoint. En plus des deux pilotes, il y aura :

Pierrot : Mécano.

Marie : pilote en Women’s Cup, qui vient de finir sa saison avec sa R6. Une fille en or, même si elle a des goûts bizarre en bières. Vous pouvez suivre ses aventures sur son blog : http://www.spiritoftt.com/

Romain : autre pilote, toujours en R6, il fait quelques piges en Promo Découverte, et on peut dire qu’il a un sacré coup de guidon. Si vous suivez le blog, vous avez déjà entendu parler de lui, nous étions allés jouer les umbrella boys et voir son premier podium l’été dernier.

Bien que Romain et Marie soient des pistards, ils seront là en tant que panneauteurs et assistants pilotes.

Francky, ami d’enfance de notre team manager, local de l’étape et l’homme qu’il vous faut pour vous mettre de la crème solaire.

Michel : Team manager, élevé au Creusot, il connait tous les coins de la ville et plus important : il nous connait. C’est lui qui aura la charge de nous faire finir la course.

Nous aurons même droit à un bonus le samedi, en la présence de Steph Galdemus, twittos ex sudiste, reconverti en nordiste.

La première soirée se passe bien, et le temps file vite à l’aide de despé (oui, on vous a dit que Marie avait des goûts bizarres en bière). On se couche assez tôt car le lendemain nous allons devoir enchaîner essais, qualifs et course.

5h57, Romain se réveille pour nous préparer notre petit déjeuner : œufs sur le plat ou œufs brouillés, chacun aura droit à sa cuisson préférée.

On arrive sur le circuit vers 7h, le temps de passer la moto au contrôle technique, et de se préparer pour les essais à 8h30. Xavier partira en premier, histoire de chauffer la moto et aussi parce qu’il a une fâcheuse tendance à être très crispé sur son premier roulage de la journée. Et ça ne loupe pas. Le style n’est pas fluide, le pilote crispé, et le seul moment qui se passera de manière fluide est le passage de relais à Seb. Seb est tout de suite à l’aise sur la moto et est déjà dans ses chronos de la veille.

9h, les essais sont finis et il faut songer aux qualifs à 10h20. Les pilotes décident de faire commencer Seb, ce qui devrait titiller suffisamment Xavier pour qu’il claque un chrono. Seb fait une bonne qualif et prend la tête des chronos de l’équipe. Mais Xavier ne se laisse pas faire et améliore ce temps d’une demi seconde. Quand on vous dit que nous sommes des pilotes homogènes.

Nos chronos nous permettent de pointer à la 16ème place sur la grille, sur 19 partants. Ce n’est pas encore la tête du peloton mais y aura du monde derrière nous.

Il est tôt mais c’est déjà l’heure de manger, afin d’avoir digéré pour le début de la course à 15h. Et on se régale encore : cette fois-ci, c’est la cuisine de Romain que nous avons dans les assiettes, et les lasagnes n’ont qu’un seul défaut : il n’y en a pas assez.

Nous profitons aussi de ce moment pour installer le box et changer le pneu arrière . Enfin, je dis “on” mais l’équipe nous interdit de bosser, et nous encourage à nous reposer. Alors nous devenons bêtes et dociles et profitons de la chaise longue de Romain.

Et un pneu neuf, un !

Puis vient l’heure de se préparer. Nous sommes sereins. Bon, OK, peut-être pas tant que ça, mais nous sommes confiants, on a 12,5 cv maintenant !

Vu qu’il a été le plus rapide, Xavier va faire le départ.

1er relais de Xavier

Je ne suis pas plus stressé que ça par l’idée de faire le départ. J’ai envie de le faire et d’effacer le départ raté du Luc. Le tour de chauffe permet de répéter, sauf que nous partons ligne par ligne, et donc je n’ai personne devant. Vient le moment fatidique, je ne quitte pas le drapeau des yeux. Pas question de louper le signal aujourd’hui. Et c’est parti. Je fais un départ correct où je ne gagne ni ne perds de place. On arrive à l’épingle et on ne va pas dire que je me dégonfle, mais je n’ose pas aller dans la masse de motos devant moi. Je me dis que ça ne sert à rien de prendre des risques. Avec le recul, j’aurais du quand même en prendre un peu plus. Mes chronos ne sont pas encore au top, mais j’arrive à comprendre quelque chose : lorsque je sens l’arrière partir sur un virage à droite particulier, ce n’est pas le pneu qui glisse, c’est mon pied et mon repose pied qui font appui sur la piste et qui soulèvent un peu l’arrière de la moto. Je corrige donc ma position en sortant plus le haut du corps.

À un moment, je me fais doubler par le 63, parti derrière moi. Mais je le tiens. Tellement que je tente de le doubler pour lui montrer de quel bois les poireaux sont faits. Je galère un peu. On me panneaute Box 2, j’ai donc 3 tours pour le doubler. Je lance des attaques et au final j’arrive à le doubler juste avant de sortir. J’arrive aux stands content de mon relais et laisse la place à Seb.

Ce premier relais n’est pas parfait, une incompréhension fait que Seb coupe le contact au lieu de démarrer. Sur le moment, cela semble très long mais au final ce ne sont que quelques secondes de perdues.

1er relais de Seb

Le stress. J’ai loupé mon relais. Et arrivé à la sortie des stands je me précipite en piste alors que deux pilotes déboulent de la ligne droite. Piètre entrée en matière. Alors je tente de rattraper le coup en faisant du mieux possible. Pour le premier relais je me suis engagé sur un temps en piste de 30 minutes. J’enchaine les tours avec application, peut-être un peu trop.  Il y a peu de pilotes plus lents que moi, je me fais dépasser régulièrement, mais c’est le jeu, je sais qu’on mise sur la régularité. Bon, par contre mes temps ne sont pas exceptionnels, je reste dans les 52 secondes au tour. La fatigue arrive plus vite que ce à quoi je m’attendais, mais je tiens. Je suis quand même content quand on me fait signe de rentrer. Cette fois le passage de relais se fait rapidement, sans encombre.

2ème relais de Xavier

Le premier relais de Seb n’a pas été bon. J’ai envie de faire un résultat, alors je me dis que je vais tout donner. Niveau physique ça passe bien, donc on va en profiter. J’essaye d’être plus incisif sur mes dépassements et d’arrêter de jouer au gentleman quand on veut me doubler. OK, les gars sont plus rapides que moi mais on fait une course, je ne vais pas perdre du temps pour leur en faire gagner. Attention, je ne joue pas non plus les imbéciles à fermer les portes, j’essaye de trouver un juste milieu entre trop bon et trop con.

J’essaye aussi de ne pas me faire couper en deux par certains pilotes bien plus rapides sur la piste (et aussi lorsqu’il s’agit de remonter les stands à toute vitesse) qui n’hésitent pas à te pousser de là qu’il s’y mettent. Un peu énervant, mais je me raisonne et ne laisse pas ma concentration partir en fumée pour un mec qui pense jouer sa vie sur une course en 25 Power.

Les chronos sont bien, oscillant entre 49.5 et 50.9. Et je suis régulier. Je suis bien. Et c’est déjà le moment de sortir.

2ème relais de Seb

C’est parti, pour de vrai. J’ai à cœur de bien faire cette fois-ci après mon relais précédent, un peu décevant. Les virages à gauche passent bien, mais j’ai toujours du mal avec les virages à droite. Dommage que les circuits tournent en majorité à droite ! Quant aux pneus, c’est un régal. Ils collent à la piste, et vu qu’ils sont étroits, les virages serrés passent sans forcer. J’essaie de passer mes rapports plus tôt pour entrer plus rapidement dans les virages. Je me sens plutôt pas mal, mais la fatigue fait son apparition très tôt. Bien trop tôt. Je suis panneauté en 53 alors que je pensais être plus à l’aise donc plus rapide. Mais je ne me laisse pas faire, j’ai toujours la gnaque et je veux terminer mon relais coûte que coûte. Je peste dans mon casque contre ma fatigue physique. Enfin je rentre au stand. Je retire mes gants, mon casque, et je vais hurler un bon coup pour évacuer ma frustration. J’ai une bonne discussion avec Michel, qui m’enjoint à me faire plaisir sur la piste. Je suis pas venu ici pour souffrir, okay ? En attendant, repos (et boire beaucoup d’eau).

3ème relais de Xavier

Rien de spécial à dire sur ce relais, je suis toujours bien.. Sur les 15 derniers tours du relais, j’arrive à rouler entre 49.75 et 50.78. Mais la fatigue guette et j’apprécie grandement quand, arrivé sur les stands, l’équipe est aux petits soins pour moi. Marie me retire mes gants, quelqu’un attrape mon casque à peine retiré pour le mettre à sécher. Pierrot a profité d’un temps libre pour bricoler un système pour sécher les gants et là il se sert du tuyau de compresseur comme ventilo pour me rafraichir. Y a pas à dire, on a un team de haute volée, qui fait tout pour qu’on n’ait qu’à se concentrer sur la piste. 

3ème relais de Seb

Suivant les consignes du Team Manager, je m’élance plus sereinement et je fais ce que je sais faire, du mieux que je peux. J’arrive même à améliorer mes virages à droite, qui m’embêtaient depuis la veille. J’arrive aussi à rentrer plus vite dans certains virages. Les chronos sont meilleurs que le relais d’avant, mais surtout je me sens plus à l’aise. La moto répond toujours présente, pas de signe d’usure des pneus ou de freinage faiblissant (pour le peu qu’on en fait usage). Et c’est un vrai chameau ! Il lui reste encore trois barres de carburant alors qu’on est dans la deuxième moitié de la course. Quand la fatigue fait son apparition je garde le moral, je me force à ne pas rendre la main, à prendre les virages l’un après l’autre du mieux possible. Je n’ai pas vraiment trouvé de second souffle, mais la détermination est là. Comme pour Xavier, à la fin de mon relais je suis reconnaissant des petites attentions de l’équipe, je n’ai qu’à manger, boire, récupérer.

4ème relais de Xavier

Vu que Seb n’arrive pas à tenir 30mn, ce ne sera pas mon dernier relais. Mais je suis à bloc. Je tente de nouvelles choses sur la piste, comme rentrer en 5ème dans le virage au bout de la ligne droite et tomber les rapports sur l’angle. Les chronos sont toujours bons et ce (court) relais de 25 tours ne verra que deux fois un chrono supérieur à 51. Je remplis ma part du contrat. Quand je sors, une discussion avec Michel me permet de me projeter dans la fin de la course. Je vais finir par un relais de 20-25mn. Je me gave de sucres rapides, et vais hurler un coup dans les toilettes pour me motiver. Je sais que ce relais va être dur. En fait il sera pire.

4ème relais de Seb

À ce stade de la course, j’ai compris que Le Creusot, c’est plus fort que toi. Mais il n’est pas question de baisser les bras, car de ma durée de relais dépend directement celle de Xavier : il fera déjà un relais supplémentaire, autant qu’il soit le plus court possible. Pourtant la fatigue arrivera bien plus vite que prévu. Certains tours je roulerai à l’économie, sans engagement, en limitant les passages de rapports et en m’affalant sur le réservoir en ligne droite. À d’autres je me forcerai à un peu plus de discipline. Mais Michel, voyant mes temps augmenter et surtout mon pilotage erratique, me fera rentrer aux stands dès que possible. Dès mon arrivée j’ai voulu savoir si je devrai retourner en piste. La réponse est non, mais Xavier devra faire un relais de 30 minutes pleines.

5eme relais de Xavier

Seb n’a pas tenu le temps prévu. Le pauvre n’en peut plus de fatigue. Je n’ai pas le choix, je dois finir la course. Nous pointons à la 16ème place, et Michel doit me panneauter si je dois aller grappiller les secondes pour gagner une place. J’arrive encore à aligner des chronos en 50, mais au lieu de tendre vers les 49, ils tendent vers les 51. Sur le panneau, je ne vois pas d’indication me disant de bourriner, alors je tourne le plus proprement possible. Sauf qu’à 10mn de la fin, je n’en peux plus. Je n’ai presque plus de volonté, et mon corps refuse de faire plus que le strict minimum. Les temps au tour s’en ressentent, passant même au dessus des 53. Les panneauteurs décident de ne plus me les indiquer, surement pour ne pas me décourager. Dans la ligne droite, je m’effondre sur le réservoir, n’ayant plus la force de me gainer. Je commence à avoir la nausée. Puis je vois le panneau qui m’indique T5. Courage, plus que 5 tours. Moins de 5mn. Je dois tenir.

Mais qui est le grand couillon qui panneaute ?

Tour après tour, je vois T4, puis T3, T2, T1. Tiens, un T0 et pas de drapeau à damier. Les panneauteurs ont du louper un tour. Pas grave. Au tour suivant, je vois un T+. Oh les cons, ils ne savent pas combien de tours il reste. Ça me fait rire. J’en avais bien besoin. Après quelques tours, le drapeau à damier est enfin agité. Le moment d’après est toujours un peu surréaliste, les commissaires de piste nous applaudissant. Encore une fois je pense que c’est à nous de les applaudir, car ils sont là pour nous. Manque de bol, je suis trop HS pour piloter juste avec les jambes, donc je leur fais juste des signes de la main. Cerise sur le gâteau, c’est à ce moment là que le petit train de la fête foraine voisine passe le long du circuit, alors je les salue aussi. Puis j’arrive dans le parc fermé. Seb débarque avec la béquille [Note de Seb : ce n’est pas moi qui arrive avec la béquille, mais Pierrot. Oui, Xavier était vraiment HS], mais je n’ai pas la force de descendre de la moto. Je suis à la fois content et nauséeux. Un curieux mélange. Mais ça doit être parce que j’ai joue dans Red is Dead*.

Joie et épuisement

Au bout de 5mn, j’arrive à descendre de la moto, pendant que les premiers voient leur moto passer au banc. Ils sortent entre 14.8 et 14.9cv. On appelle ça jouer avec les limites. Je passerai les 5 minutes suivantes planqué devant le camion, me demandant si je vais vomir ou pas. Heureusement non. 

Pendant que Xavier se “ressource” le team ne faiblit pas. Il faut libérer le box pour que ceux qui font la course d’endurance le lendemain en 25cv puissent s’installer. Il faut aussi ranger le camion. Enfin, ranger serait peut être un peu abusif comme terme, il s’agit surtout de faire en sorte de fermer les portes et que les motos ne bougent pas trop. Heureusement qu’on a des experts en Tetris.

 

Un petit détour pour récupérer les pizzas commandées par Francky (note pour plus tard : préciser à Francky qu’une pizza méditerranéenne avec des moules, c’est bizarre. Et que les pizzas se doivent de contenir de la viande) et on arrive à notre gite. Et c’est encore un moment magique. Pierrot a du nous quitter mais Steph s’est joint a nous.

Nous sommes dans le jardin, posés sur l’herbe. Nous éclusons une ou deux bières, voire plusieurs deuxièmes bières. Nous sommes tous fatigués mais contents. Ça chambre gentiment, ça raconte des bêtises, ça refait la course. Un moment qu’on a envie de voir durer. Sauf que la fatigue nous a bien rattrapés. On se décide alors à rejoindre nos lits, la tête encore dans la course.

Ce week-end fut encore un super moment. Marie et Romain ont pu voir comment se déroule une course d’endurance en 25 Power et voir le circuit du Creusot. Romain a même dévoilé des talents cachés de cuistot. Les deux ont été de bon conseil et ont fait un super boulot au panneautage et dans les stands.

Michel a superbement tenu son rôle, n’hésitant pas à jouer sur les relais pour faire en sorte qu’on finisse la course.

Francky et Steph ont été présents, qui étalant la crème solaire, qui bichonnant les pilotes.

Nous, on a fait de notre mieux. On peut encore s’améliorer, d’ailleurs on a repris le sport plus sérieusement. On a aussi compris que même pour une endurance de 4h, il est mieux d’être trois pilotes sur certains circuits. Et ça se confirme : la course en 25 Power c’est super bon.

On remercie aussi nos partenaires, l’Equipement, Pics’l, le Journal des Motards et 25 Power Racing (on vous parlera d’eux un peu plus tard).

Et pour finir, on va parler de Pierrot. Ce mec a débarqué avec plus de cadeaux que pouvait en contenir une Deauville et avec des pizzas dans le top case. Et il a passé son week-end à vérifier nos motos, bricoler, inventer, proposer des idées. Un grand merci à toi mec. Et un grand merci au reste de l’équipe. Vous étiez au top et on ne vous remerciera jamais assez de nous aider.

 

* Le groupe de rock de Xavier en école d’ingé s’appelait Red is Dead.

 

Crédits photo :
Michel Laubépin
Le Gun Production

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