Poireaux, en vert et contre tout

Quand la moto nous plaque(ttes)

On dit tous et toutes que les freins c’est pour les lâches. Qu’on ne coupe jamais, alors freiner… Sauf … sauf que les plaquettes de frein se vendent toujours. Et que c’est une pièce qu’on ne change que quand elle est usée. Alors on va essayer de garder le secret encore un peu et je vais vous apprendre à changer vos plaquettes tout(e) seul(e), comme ça on pourra encore faire les marioles au bar.

Commençons par le matériel :

  • Une paire de plaquettes du bon modèle (ou plus, ça dépend de combien d’étriers votre bécane
    Un bon ouvrier a de bons outils

    est équipée)

  • Une clé plate pour démonter les étriers (ou une clé à pipe, ou une clé à douille, …)
  • Une clé pour libérer les plaquettes (souvent clef Allen mais des fois clef plate)
  • Du nettoyant frein
  • Un gros tournevis plat

Démontage

un seul étrier, deux fois moins de boulot

La première chose à faire est de localiser les étriers. Normalement vous en avez deux à l’avant et un à l’arrière. Vu que l’arrière ça sert à rien (ou qu’on ne sait pas s’en servir), on va se concentrer sur ceux avants. On s’installe confortablement et on s’arme de sa clé et de patience : généralement il faut retirer deux vis assez longues. Tel le prince face au dragon, vous avez libéré l’étrier du disque. Sur le dos de l’étrier, on trouve une vis qui retient les plaquettes et une fine plaque anti-bruit. Dégainez votre clef Allen, dévissez cette vis, et vous aurez la chance de voir les plaquettes libres.

 

 

Nettoyage

Nettoyer, astiquer

Comme tout est démonté, profitez-en pour nettoyer les pistons, en pulvérisant du nettoyant frein (ou de liquide de frein) et en frottant avec un pinceau ou un chiffon. Généralement on trouve une bonne couche de calamine, alors on frotte bien  !

On peut aussi en profiter pour passer un coup de nettoyant frein sur vos disques, ça ne fait pas de mal.

Attention, il ne faut utiliser QUE DU NETTOYANT FREIN. Surtout pas de lingettes nettoyantes !

 

Remontage

Plus on écarte, plus c’est facile

Donc la suite logique est… de remettre les anciennes plaquettes. Non, ce n’est pas une blague: elles vont finir leur vie en beauté en vous aidant à mettre les nouvelles. Faites levier avec le tournevis plat entre les plaquettes pour repousser les pistons. Attention, si vous avez deux disques, l’autre étrier doit être resté en place pour cette opération ! Dans le cas contraire, vous aller faire sortir les pistons de l’autre étrier, ce qui peut s’avérer galère. Hop, le niveau de liquide est remonté, et place est faite entre les pistons.

Aparté: Pourquoi écarter les vieilles plaquettes ?

Pour freiner, vous appuyez sur le levier de frein, qui va pousser le liquide – de frein – à travers les durites – de frein (oui, on parle beaucoup de frein mais c’est le sujet). Ce liquide va pousser les pistons qui vont venir plaquer les plaquettes contre les disques, et miracle, vous freinez. Mais plus les plaquettes s’usent, plus les pistons sont sortis. Or, avec les nouvelles plaquettes plus épaisses que celles usées, vous n’auriez pas la place pour le disque de frein si vous ne repoussiez pas les pistons à leur place. Et faire cette manipulation avec les vieilles plaquettes permet de ne pas abimer les nouvelles (bon, on peut vous l’avouer, ça nous est déjà arrivé de le faire avec les neuves car on avait oublié de le faire avec les vieilles)

Il fallait vraiment les changer

Remontage –  Suite

Le remontage est simple, on place la plaque anti-bruit dans le bon sens, les plaquettes neuves (dans le bon sens aussi), on glisse la vis qui maintient le tout et on revisse. Si tout s’est bien passé, vous aurez à peine besoin de forcer pour glisser l’étrier autour du disque. Il suffit alors de le revisser.

Normalement, en cas de double disque, il faut répéter l’opération sur le deuxième (ou alors vous avez une technique de freinage étrange). Mais maintenant ce sera un jeu d’enfant !

 

Freiner n’est pas tricher

Sans ce petit geste, le premier freinage sera vraiment sport

Voilà, vous avez changé vos plaquettes. Enfin presque. Il reste une toute petite étape. Trois fois rien mais indispensable. Si vous avez bien tout suivi, vos plaquettes ne sont pas encore collée au disque. Il faut donc actionner le levier plusieurs fois afin qu’il redevienne dur et que les plaquettes soient en place. Sinon le premier freinage sera… surprenant (et potentiellement dangereux, on ne déconne pas avec ça). D’ailleurs, évitez de faire des freinages de trappeur sur les premiers kilomètres. Les plaquettes se rodent en douceur. Roder ne veut pas dire ne pas freiner. Il suffit juste de freiner de manière à user les plaquettes sans les faire trop chauffer. Quelques tours de circuits et c’est bon. Ah, on me signale qu’il y a des gens qui roulent sur la route ? Dans ce cas là, faite une balade tranquille, avant de partir en arsouille.

 

Vous pouvez maintenant aller exhiber vos plaquettes neuves inusables auprès de vos potes.