Le Luc, encore ? Hé oui, quand s’annoncent les frimas de l’automne, quoi de mieux que de retrouver ses pénates après avoir crapahuté par monts et par vaux. Et pour la dernière de la saison, on a rameuté tous les amis de Poirsouille (jTAG, Nico, Vilo, Sylvain et Shef) pour rouler avec nos amis de Tortue Team… tant d’amitié ça réchauffe le cœur, sinon le reste, parce que le soleil nous a bien fait défaut.
Heureusement on a prévu le coup, ou plutôt on a scruté les sites météo heure par heure dans l’espoir d’apercevoir un rayon de soleil. Mais peine perdue, et donc la veille du roulage on décide de monter une des motos en pneus pluie. On roulera donc à tour de rôle sur la moto la mieux adaptée aux conditions. On en profite pour claquer un record perso avec un démontage de roue et changement de pneu en 20mn.
Et arrive le premier roulage de la matinée… pneus pluie or not pneus pluie ? Car la piste est un peu trop humide pour des slicks, mais pas encore assez détrempée pour que les pneus rainurés soient dans leur élément.
That is the question
Xavier a fait son choix, il partira en pneus pluie pour la première session de la journée. Quant à Quick, il fait chauffer ses slicks, la piste humide ne lui fait pas peur. Xavier démarre doucement (les pneus pluie ne sont pas chauds) mais est conquis par l’adhérence. Il rentre plus tôt car il n’a pas envie de ruiner les pneus prématurément.
Quick enchaine, il est confiant car voici venir une petite accalmie. Mais les slicks se comportent comme des savonnettes et après une glisse involontaire il préfère se trainer la b… enfin rouler prudemment. Les autres copains roulent en pneus route, mieux adaptés aux conditions. Mais ça n’a pas réussi à Vilo qui bloque l’avant lors d’un gros freinage et finit dans le bac à graviers. 
Ah, l’art moderne…
Plus de peur que de mal pour lui mais la moto est en piteux état. Le reste de la journée se passera donc sous le signe de la prudence pour tout le monde. Xavier et Quick rouleront exclusivement sur Paf et ses pneus pluie.
Et les pneus pluie, ça tient bien ! Xavier donne une jolie patine à ses sliders. Quick a plus d’appréhension mais en profite pour travailler ses trajectoires, faute d’angle. 
Genou gauche : frottage sur piste sèche ; genou droit : limage sur piste mouillée
Donc on a résolu le problème de l’adhérence (ou presque). Super, alors qu’est-ce qui empêche de retrouver nos chronos habituels ? Et bien tout le reste. D’abord la visibilité: gouttes de pluie, buée (merci Lorenzo pour cette magnifique excuse). Ensuite le fait de se retrouver dans une combi et des bottes remplies d’eau froide n’aide pas à la concentration. Ceci dit, les chronos ne sont pas affreux non plus, nous restons à 6 secondes de nos meilleurs temps.
Xavier a remarqué des vibrations sur la roue avant, on fait donc équilibrer la roue pour l’après-midi. jTAG lui aussi a monté ses jantes pluie, fait faire l’équilibrage, et les testera l’après-midi.
Nous profitons d’un (gros) burger au restau du circuit pour nous requinquer. Et à la fin du repas, un huitième convive vient se joindre à nous : Michel, qui a finalement bravé les éléments pour venir nous admirer. Mais la pluie repart de plus belle en début d’après midi. On ne se décourage pas, après tout on a une moto qui tient la route et on est là pour rouler.
On garde le moral !
La pluie du matin n’était rien par rapport à celle de l’après-midi : le déluge s’abat sur nous, enfin sur ceux qui n’ont pas remballé. L’avantage c’est que la piste est déserte : il ne reste que ceux qui ont des pneus pluie. Chez nous, ce sont jTAG, Xavier et Quick. Les autres se rendent sur la passerelle qui passe au dessus de la ligne droite des stands pour admirer et/ou plaindre les inconscients qui tournent en dessous.
Quick se concentre sur la durée de roulage : il faut arriver à tenir même dans de mauvaises conditions. Mais la fatigue a raison de sa gnaque et il écourte sa dernière session. jTAG, abrège lui aussi car il soupçonne fortement sa roue avant d’être voilée. Xavier est lui comme un poisson dans l’eau. Bien que plus lent que ceux de son groupe, il garde des trajectoires propres et un rythme soutenu. Au final il sera le dernier à sortir de la piste à la fin de la journée. Oui, avec la pluie et l’heure d’hiver la journée se termine tôt, mais il faut encore remballer toutes les affaires qui vont de trempées à presque sèches et dire au revoir à Tortue Team et se donner rendez-vous en 2016.
Mais ce n’est pas terminé, car il faut rentrer sous une pluie torrentielle. Quick est à l’abri en voiture mais Xavier ramène la moto de Nico (qui lui remorque la moto de Vilo, vous suivez ?) et arrive à bon port mais trempé comme une soupe. Heureusement le temps de ranger notre barda une averse viendra égaliser la situation et tout le monde rentrera chez lui bien mouillé.
Alors que dire de cette journée ? La pluie ce sont des conditions particulières et il faut se montrer vigilant. Mais ces conditions sont les mêmes pour tout le monde donc en entrainement ou en course ce n’est pas le moment de baisser les bras, au contraire. Les pneus pluie font des merveilles et pour peu qu’on reste concentré, ce qui semblerait être un mauvais moment à passer se transformer en expérience qui apporte beaucoup.
