Poireaux, en vert et contre tout

Indispensables mais souvent oubliés

Dernière catégorie dans une équipe d’endurance : ceux qui sont discrets. Pas comme le Team Manager qui court partout ou les panneauteurs qui agitent un machin jaune. On peut distinguer deux rôles, ceux qui soignent les motos et ceux qui soignent les pilotes.

Et il y a ceux qui soignent les deux !

Les mécanos

Changement de pneus pour la course du Creusot 2017 : les pilotes se la coulent douce, les mécanos bossent 😀

Sur une moto, surtout de course, il faut faire de la mécanique. Avant les courses, c’est Seb et moi-même qui faisons la majorité du boulot, que ça soit l’entretien ou les améliorations. Autant vous dire que je passe un paquet d’heures dans mon garage. Mais pendant les week-ends de course, on est bien entouré et on nous limite le travail sur la machine. Oui, on file un coup de main pour changer les pneus, on donne notre avis sur le comportement de la machine, mais nous avons la chance d’avoir des gens qui nous aident et nous permettent de nous concentrer sur le pilotage. Besoin de passer en pneus pluie, bougez pas les pilotes, on se charge de tout. Oui, c’est un luxe. Nous pourrions bien faire sans, de nombreux teams le font d’ailleurs. Mais c’est un confort et on peut mettre notre temps à profit pour analyser la piste, les traj et améliorer notre pilotage (et il y a bien besoin).

Pendant la course les mécanos ont leur rôle à jouer. A chaque relais déjà, ce sont eux qui tiennent la moto le temps d’un changement de pilote. Et s’il y a besoin de nourrir la bête (on parle toujours de la moto), le ravitailleur s’en charge, sous l’œil du pompier prêt à intervenir en cas de départ d’incendie.

 

Octobre 2017 : retour aux stands suite à une défaillance du coupe-circuit. Deux équipes de mécanos vont bosser en parallèle pour nous permettre de repartir. Au top !

Autre moment où les mécanos doivent mettre la main à la pâte : la chute. Une chute fait perdre du temps, et le temps est le bien le plus précieux en endurance. Il faut alors limiter le temps passé à réparer. Au début je me chargeais des réparations, surtout si la chute était de mon fait. Alors certes, le résultat était là, mais la tension aussi. Quand tu viens de t’en coller une, tu t’en veux, et tu veux ne pas perdre de temps. Et dans mon cas, j’ai tendance à être dur avec mes co-équipiers s’ils ne réagissent pas aussi vite que je le veux, voire s’ils n’arrivent pas à lire dans mon esprit avant que je formule ma demande (ouais, je sais, ils ne font pas d’efforts 😉 ). Associé avec le fait qu’on a des gens de plus en plus impliqués dans l’équipe, ça a donné une évolution : les pilotes ont ordre de ne pas toucher la moto s’il y a des réparations à faire. Nous avons le droit de donner des informations vu que nous avons eu le loisir de voir les dégâts tout en poussant pour rentrer aux stands, et que nous connaissons la moto par cœur, mais hors de question de toucher à un outil. Au Luc, cela a porté ses fruits après la première chute. Tout le monde était sur le pont, on n’a pas perdu en efficacité et surtout on a beaucoup gagné en sérénité. Ce qui fait que Seb a pu repartir le couteau entre les dents et concentré sur son pilotage.

Mais il y a une autre machine qu’il faut entretenir : les pilotes.

 

L’hospitality

Certains nous considèrent comme des machines (voire des horloges) mais nous ne sommes que des êtres humains ;-). Nous avons donc besoin de manger, boire, nous reposer. On va donc vous présenter ceux qui n’ont pas le rôle le plus glamour mais que nous remercions du fond de notre cœur : ceux qui s’occupent de l’intendance. Une équipe de 6 à 10 personnes ça représente du monde à nourrir, et vu que la plupart du temps il n’y a qu’un micro-ondes comme seul outil de cuisine, autant vous dire que ce n’est pas évident. Ne pas se prendre la tête sur quand il faut faire à manger est vraiment super confortable. Encore une fois, cela nous permet de nous concentrer sur la piste.

Pendant la course aussi nous sommes sensibles aux attentions. Quand nous rentrons épuisés d’un relais, et qu’on a juste la force de se poser sur une chaise, avoir des personnes qui vous aident à retirer vos gants, qui les mettent à sécher en même temps que votre casque et qui vous proposent à boire et à manger, c’est toucher le bonheur en course.

Il n’y a malheureusement pas de fait d’armes à raconter sur ces gens, rien que des petites choses qui font que nous passons un moment le plus agréable possible.

Mais c’est en voyant toutes ces personnes prêtes à nous aider que nous nous rendons compte que nous avons beau être des amateurs, on a une super équipe avec nous. En deux ans nous sommes passés de deux gars qui rêvaient d’endurance à membres fondateurs d’un team comportant 6 pilotes, un Team Manager, une Team Manager adjointe, des panneauteurs, deux mécanos, des intendants. Bref, ça déconne plus ! Vivement la prochaine course.