Poireaux, en vert et contre tout

Le Coteau entre les dents

Date : 31 mars et 1er avril
Lieu : circuit de kart du Coteau
Pilotes : Xavier, Seb et Vilo
Team : Michel, Brice, Claire, Romain et Axel
Mission : faire un résultat pour la première du championnat 25 Power Racing

Première course du Championnat, un mois après le Luc et sa fin décevante. Autant vous dire qu’on avait la rage de vaincre, l’œil du tigre était en nous et cette mission ne nous semblait pas impossible. Cerise sur la gâteau, c’était aussi la première confrontation officielle entre la Poirsouille Endurance Team et Sport Moto 63.

Un freinage de trappeur ça donne ça. Plus de 1G ! Crédit photo: Just For Pleasure

Vendredi, 10h : Avec Seb et Brice, nous arrivons sur le circuit et on s’installe à la meilleure place du monde (même si à côté de Sport Moto 63). Nous sommes sous un abri en dur, juste à côté des stands et de notre barnum pour la course. Il y a même l’électricité juste à côté. La pluie est présente le matin mais le temps se découvre l’après-midi. Seb et moi-même ferons deux sessions de 20mn pour reconnaitre le circuit, d’abord sur piste humide et enfin sur piste sèche. Si Seb n’arrive pas (encore) à passer sous la minute, je suis régulier en 59 et arrive à signer un gros 58, ce qui est de bon augure.

A côté de nous, la tension est plus présente : en changeant de roues, le team 63 a foiré le filetage du pied de fourche. Impossible de revisser l’axe. Mais il est hors de question qu’ils ne roulent pas, sinon on ne pourra pas les battre ! Alors on regarde et coup de bol, l’axe de roue arrière de CBR125 est du même diamètre et plus long. Alexis sort alors la disqueuse, on pioche dans notre boite bien nommée dépannage et miracle, la Yamaha peut rouler ! Ouf, on va pouvoir les pourrir.

Non, ce ne sont pas des concurrentes, juste nos voisines de logement

Samedi, 01h28 : La soirée a passé vite, très vite. Rejoints par Claire, Michel et Vilo, nous racontons des conneries avant de se dire que même si on ne roule pas le samedi matin, faudrait dormir un peu, alors on file grappiller quelques heures de sommeil.

Samedi, 10h48 : arrivés au circuit, une surprise nous attend : la moto a maintenant un autocollant Sport Moto 63. On réplique en collant un petit pois sur leur moto. Très vite, le petit pois se retrouve barré tandis que Sport Moto 63 se transforme en Porc Moto 63. Du grand n’importe quoi.

Balles neuves pour la course.

Mais c’est pas tout, on est là pour rouler. La seule session d’essai libre va se diviser en 3 : je pars en premier pour quelques tours, afin de voir ce que ça fait de rouler à 39 sur un circuit de 1km de long. Vilo roulera ensuite un gros quart d’heure pour se familiariser avec la moto et le circuit. Seb finira la session. Je me lance et je me retrouve sur le périph parisien un jour de grève des cheminots. C’est le bordel, ça double dans tous les sens, surtout que le niveau est très hétérogène. Heureusement, plus le temps passe, plus le trafic se fluidifie. Vilo profite donc d’une piste plus claire et roule vite. C’est simple, il est aussi rapide que moi et plus que Seb. C’est frustrant les gens doués 😀

On a ensuite deux séances de qualifs, sauf que la météo n’est pas très optimiste et la deuxième risque de se faire sous la pluie. Vu que je suis pour l’instant le plus rapide, Michel décide de me favoriser et m’envoie au début. Va falloir qu’on revoie notre stratégie car c’est encore une fois le bordel. Je jongle entre les mecs qui déboitent et ceux qui bouchonnent. Les chronos descendent au fur et à mesure que les pilotes s’étalent, mais je ne profite que de deux tours clairs à la fin de la session pour rentrer un chrono en 57,7. Vilo s’élance, et signe la pole du team au bout de trois tours… pour un centième. Nous sommes pour l’instant 35 sur 39.

Les brigdestone V02 permettent toutes les folies Crédit photo: Just For Pleasure
Le mouillé, le froid… ce n’est pas un temps à qualifs, mais il faut en profiter pour rouler

La météo fait ce qu’elle sait faire au nord d’Avignon et il se met à pleuvoir et à faire froid. A 19h10 Seb s’élance quand même sur la piste avec une dizaine d’autres inconscients courageux. Et le jeu de quilles commence : les motos vont jardiner les unes après les autres. Toutes ? Non, m’sieurs dames, car Seb et la Super Carotte montrent qu’une Honda peut rester sur ses roues, et ce duo sera l’un des deux seuls équipages à ne pas gouter le bitume. Heureusement que la météo est plus optimiste pour le lendemain.

Samedi, 23h21 : Autour d’un verre de plantes vertes, on décide que je prendrai le départ, étant plus habitué. Mais même si j’ai maintenant quelques départs à mon actif, m’imaginer au milieu de 38 motos à aborder le pif-paf-pif ne me rassure pas plus que ça. Je vais devoir rester sur mes roues mais ne pas lâcher. J’ai hââââââte !

Xavier hésitant entre manger des pâtes ou bouffer une Yam. Il choisira la Yam

Dimanche, 13h55 : Je suis sur la moto, pneu neuf à l’arrière, les moteurs grondent, le soleil brille. J’aime cette sensation mais je reste concentré. Le drapeau s’abaisse et je lâche l’embrayage. Je suis dans un troupeau à l’abord du premier virage, je ne rends pas la main mais reste sur mes gardes… Vivant, je suis vivant. Je peux donc tout donner. Très rapidement je double Alexis sur la 63, et la baston commence. Il me redouble et creuse un gap. Sauf que si Michel me surnomme l’horloge franc-comtoise, ce n’est pas sans raison, j’aligne les tours en 57 voire en gros 56 et je reviens petit à petit sur mon concurrent que je finis par doubler. D’un geste amical, je lui fais signe de me suivre. Sauf qu’il a mal compris et au bout de quelques tours, il me redouble. Je reste au contact encore un peu puis je vois le panneau box. Ça va être l’heure de filer le guidon à Seb. Nous pointons à la 30ème place. Déjà 5 de gagnées !

Une photo à l’image du premier relais: de la baston et de l’amitié. Comme quoi on peut rien lâcher et se marrer en même temps

 

 

 

 

 

 

 

Le relais se passe bien mais une fois en piste, Seb n’est pas aussi bon qu’il le pourrait. Certes, il tombe enfin sous la minute, mais ses trajs sont parfois hasardeuses, et surtout il laisse trop de place à ses concurrents. Limite s’il ne s’arrête pas pour leur tenir la porte. Lors d’un dépassement, Cyril de Sport Moto 63 lui fait signe de prendre sa roue. Malheureusement Seb n’arrive pas à se détendre assez pour y arriver. Il faut dire que le circuit est fatigant nerveusement lorsqu’il y a 39 pilotes en piste et que certains dépassement sont virils. Michel décide d’écourter un poil son relais et d’envoyer Vilo.

Alors, je vous ai déjà dit que les mecs naturellement bons sont énervants ? C’est toujours le cas, sauf quand le mec en question est dans ton équipe. Vilo bat son record des qualifs au deuxième tour et il se paye même le luxe d’aligner plusieurs chronos en 56. Oui, il est doué le jeune homme. Il est à l’aise sur la moto et ne semble pas dérangé par les concurrents. Son seul point faible est son physique. Non, je n’ai pas dit qu’il n’était pas gracieux, juste qu’un peu de sport lui permettrait de tenir plus longtemps sur la moto. Michel lui fait faire un relais d’un vingtaine de minutes avant de me renvoyer sur piste.

Il ne faut pas se fier à son regard endormi, Vilo n’était pas là pour roupiller Crédit photo : Just For Pleasure
Brice au ravito, Seb dans les starting blocks

Et c’est reparti pour 25mn. Je suis toujours bien sur la moto, les Bridgestone V02 collent le bitume de manière presque indécente, permettant même de prendre les freins sur l’angle (parfois pour éviter un gars qui te coupe la traj). Lors de mon retour aux stands, c’est le moment de ravitailler en essence. Géré de main de maitre par Brice, redonne prestement son plein à la moto et Seb peut s’élancer de nouveau.  Pendant sa pause, nous avions discuté du circuit, Vilo lui a aussi prodigué quelques conseils, et cela porte ses fruits. Deuxième tour, il est en 58. Puis il enchaine les chronos en 57. Il est bien sur la moto et ça se voit dans son pilotage. Cyril de Sport Moto 63 le double de nouveau et lui refait signe de le suivre. Sauf que cette fois Seb s’accroche pendant plusieurs tours au cul de la Yam.

Grâce à la régularité et l’homogénéité des pilotes, nous sommes maintenant en 25ème position et 11èmes de la catégorie moins de 15 ch.

Les relais s’enchainent. Nous grappillons des places tours après tours, sans commettre d’erreurs. Afin de permettre à Vilo de passer le drapeau à damier, nous échangeons nos relais. Ce sera le 4ème pour moi, et la fatigue commence à se faire sentir. Je me connais et je sais que je ne dois pas prendre de risques. Je demande donc au panneautage de ne pas me filer d’infos, sauf si je suis lent. Je n’ai pas vu de panneau du relais, j’ai donc rempli le contrat. Je repasse aux stands une dernière fois et Vilo part pour le dernier relais. Perso, je m’effondre sur une chaise, incapable de parler ou de bouger. Il est vraiment physique ce circuit.

Le classement au bout des 4h… nous gagnerons une nouvelle place par la suite !

Nous sommes 21èmes, mais notre concurrent direct devra faire un passage aux stands, nous permettant de repasser devant. Vilo a donc pour mission de rouler sans prendre de risques. Sauf que Vilo ne sait pas rouler lentement. Première pour notre team, Michel sort le panneau Slow. Il serait dommage de ne pas finir cette course. Comme prévu, le numéro 3 repasse par les stands et nous sommes 20èmes et 10èmes de notre catégorie. Dans les stands la tension est à son comble, Claire ne peut même pas suivre la fin de la course. On attend tous ce foutu drapeau à damiers. Mais avant ça, on voit un gars pousser sa moto. Panne d’essence. Les commissaires le font repasser par les stands, mais il ne reste pas assez de temps pour qu’il puisse retourner en piste avant le drapeau à damier. La Super Carotte franchira donc la ligne en 19ème position et 9ème de notre catégorie. Sauf qu’un concurrent sera déclassé suite au passage au banc (16 chevaux à la place de 15 max) et notre classement final sera donc 18ème scratch et 8ème en moins de 15.

 

Dans le parc fermé, on a tous l’air épuisé, mais on a tous un énorme sourire. Pour la première course du championnat, on fait un top 10 catégorie et un top 20 scratch, de quoi présager du bon pour la suite. On a des pilotes qui sont loin d’être lents, mais surtout qui sont homogènes et réguliers. Notre team manager est de plus en plus à l’aise dans ses fonctions, il commence à jouer avec les paramètres pour nous faire grappiller des places. Et le reste du team n’est pas en reste : pouvoir se concentrer uniquement sur le pilotage est plus qu’un confort. Quand tu n’as pas à te soucier de faire la bouffe ou de changer des étriers de frein, tu peux être à bloc dans la course. Et je ne parle pas des changements de pilote ou du panneautage, qui a été au top pendant tout le week-end. Donc un grand merci à Michel, Brice, Claire, Axel et Romain. Vous assurez vraiment et ce résultat est aussi le vôtre.

De gauche à droite : Claire, Brice, Aurélien, Xavier, Michel, Sébastien, Romain… merci à tous !

On se doit aussi de remercier nos partenaires qui nous aident cette saison, et qui font qu’on peut avoir l’esprit dans la course : merci 25 Power Racing, L’équipement.fr, Helite et Tiregom !

Et un grand merci aussi à toi qui lis ce compte-rendu, à toi qui nous mets des messages gentils sur les réseaux sociaux, qui nous encourage. Vous savoir avec nous nous donne encore plus d’énergie.

On a 1 mois et demi avant la prochaine course, et aucune réparation à faire. On va donc pouvoir se concentrer sur l’amélioration de la Super Carotte.

 

 

 

 

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