Poireaux, en vert et contre tout

SV650S

La SV fut ma première moto, je l’ai eue de 2011 à 2013. C’est une seconde main, rachetée à Xavier 😉
Côté route, elle est idéale pour un motard débutant qui veut se faire plaisir, le twin lui donne une patate réjouissante à bas régime mais elle est carrément à l’aise dans les tours. De plus, sa position sportive donne envie d’attaquer, et permet de se prendre pour un grand pilote. A basse vitesse, elle reste maniable mais ses demi guidons et son rayon de braquage n’aident pas lors des manœuvres compliquées. Elle a été une fidèle compagnonne de mes trajets boulot et de grandes ou petites balades.

J’ai découvert la piste avec elle, et roulé sur circuit pendant un an et demi. En se retrouvant au milieu de sportives 600 et 1000, et de roadsters bien efficaces comme la Street Triple, elle passe pour une une bébé-sportive, avec ses bracelets et la position du pilote. Le côté “bébé” c’est les 75 chevaux 😀
C’est ce qui permet de sauver l’honneur d’un pur poireau, en se disant que de toute façon, le mec qui m’a doublé avait 30 chevaux de plus que moi. Jusqu’au jour où tu te fais poutrer par une autre SV 😉 Parce que la bête permet de prendre de l’angle mine de rien, ça m’est arrivé de frotter les cale-pieds mais dans ce cas il suffit de déhancher plus ! Et pour frotter le genou il suffit de prendre de l’angle… aucun souci avec la SV, dans ce cas c’est plutôt le poireau dessus qui est le facteur limitant.

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Poireau sur SV

Bref la SV m’a mis en confiance pour découvrir la conduite sur piste. La direction est suffisamment précise, les suspensions correctes et je n’ai jamais réussi à mettre le cadre en défaut. Le moteur a de la ressource malgré le peu de poneys et il offre une bonne reprise en sortie de courbe. J’ai pu régulièrement améliorer mes temps et surtout me faire bien plaisir. La SV c’est bon, mangez-en !*
* Ne mangez pas trop gras ni sucré ni salé, mangez 5 fruits et légumes par jour, et brossez-vous les dents après chaque repas

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Je lui ai installé un poly acheté chez Protecmoto et peint à la bombe par mes soins (sur une idée de déco de Xavier).

Mais, lecteur attentif, tu auras remarqué que je ne parle pas du freinage. Hé oui c’est là que la confiance qui s’était instaurée entre moi et ma monture a commencé à s’effriter. Avec la pratique j’ai réussi à envoyer de plus en plus fort, mais le freinage ne suivait pas. Malheureusement, ma SV étant équipée de l’ABS, c’était plutôt galère d’améliorer le circuit de frein. J’ai monté des plaquettes en métal fritté ; on ressent une nette amélioration mais je me suis tout de même fait peur sur de gros freinages. A partir de là, on hésite à mettre poignée dans l’angle, puis on rentre moins fort dans les virages, et là c’est l’engrenage : on se dit que la moto qu’on a tant aimé nous trahit, ne répond plus à nos attentes, elle ne répond plus à nos appels, se met à traîner avec des gens peu fréquentables, elle rentre bourrée tous les soirs… je m’égare.
En résumé il faut avant tout avoir confiance en sa moto, et même si pour une quelconque raison ça ne marche plus, ça n’en fait pas une mauvaise moto.

On peut emmener une SV très fort : je l’ai vu sur piste, et ce n’est pas pour rien qu’on en retrouve beaucoup dans les Twin Cup. Pour peu qu’on sache la manier, la SV est une excellente moto et on se fait plaisir sur piste comme sur route.

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