Poireaux, en vert et contre tout

Le Luc pour les nuls

Quand Axel, le cousin de Xavier, a débarqué dans la région, on a commencé à lui expliquer que d’une, il devait absolument vendre sa NC750X, et de deux, il avait intérêt à nous accompagner sur piste. On a tout fait pour, on l’a même choisi pour être la star de nos tutos “Poireaux et Piste”.

Au bout de quelques mois, il a enfin troqué sa bécane de bobo pour une bécane de kéké: une GSR750 (bientôt en test sur le blog !). Plus d’excuses pour ne pas poser ses roues sur piste ! Il a donc opté (sur nos conseils avisés) pour un stage Tortue Team. Voici son compte rendu: Le Luc par un nul !

Ça y est, le grand jour est arrivé, celui où je vais poser enfin mes gommards sur un morceau de bitume non soumis au racket organisé à notre sécurité routière bienveillante. Autant vous dire que j’ai très mal dormi à cause de l’excitation et que le réveil matinal (05:30, j’ai beau être matinal…) ressemblait plutôt à une délivrance à force de tourner dans le lit.
A peine le petit dej avalé, me voici sur ma monture pour… 1H d’autoroute de nuit, mais bon, le plaisir ça se mérite ! Je sors de l’autoroute, je m’arrête à la station service du Luc pour donner à boire à la monture et la je commence à sentir l’ambiance piste qui monte, à côté de moi est garé un camion avec un CBR1000RR REPSOL à l’intérieur. Miam, je vais me régaler ! 🙂

Un petit quart d’heure plus tard, j’arrive au circuit du Luc où je rejoins les meilleurs (comprendre l’équipe des poireaux). On monte le barnum, on “range” le matériel (voir photo du bordel), on se prépare gentiment puis on va prendre le café et s’inscrire.

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Bordel organisé

J’ai opté pour la formule stage de Tortue Team, histoire de me familiariser avec la piste et de pouvoir pousser ma moto dans ses retranchements (enfin c’est ce que je pensais). Les stagiaires sont donc accueillis dans une salle de briefing à part, au dessus de la piste. Là on a le droit à un briefing sur l’histoire du Tortue Team et sur les motivations de ce stage. Ça tombe bien, le programme est exactement ce que je suis venu chercher : découverte de la piste et meilleure maîtrise de mon véhicule 🙂

Une fois le premier briefing fini, on nous explique que les stagiaires seront répartis en quatre groupes de niveau : rouge, jaune, vert et bleu. Dans l’ordre, les rouges sont des porcasses qui déposent tout le monde, les jaunes sont ceux qui roulent déjà assez fort mais n’ont jamais fait de piste, les verts sont ceux qui roulent mais ont envie de commencer tranquillement et les bleus sont les repères de freinage les débutants.

Vu que je ne suis pas venu faire du tricot mais que je ne suis pas non plus complètement inconscient (NDLR: comprendre “je me traine”), je choisis le groupe des jaunes et gagne un magnifique dossard 21, très bien assorti à ma combinaison trop grande de 2 ou 3 tailles (merci à Xavier pour le prêt quand même :D). (NDLR: une taille trop grand, au grand maximum)

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Admirez le style

Quelques minutes plus tard, nous voici tous alignés sur nos motos prêt à nous lancer enfin sur la piste. Nous avons tous été mis avec un moniteur différent, un “marshall” qui sera à l’avant du groupe, nous ouvrira la piste et nous fera les trajectoires. C’est Djé qui s’occupera du groupe des jaunes. Je connais Djé pour l’avoir déjà croisé au Moto Club de Cagnes Villeneuve, c’est lui qui a fait ses premiers tours de roue à la fille de Xavier, ça ne peut être qu’un chouette gars 🙂

Ça y est, c’est parti, je suis derrière le marshall et nous commençons les premiers tours, tranquillement histoire de faire chauffer les pneus, les motos et les pilotes. Puis nous accélérons petit à petit. L’idée du premier roulage est de prendre ses marques et d’apprendre le tracé. Les premiers roulages ne durent que 15 minutes et c’est largement suffisant. Vu qu’on n’a aucune technique au premier roulage, on est très tendu et on se fatigue très vite. Je sors de piste avec un poignet douloureux et les bras bien raides. Djé m’expliquera par la suite qu’il faut se détendre le plus possible pour pouvoir bouger sur la moto et tenir les roulages.

Nous sortons de la piste et nous dirigeons vers le simulateur d’angle afin d’appréhender l’angle maximum que peut prendre une moto de route et de commencer à apprendre à déhancher. Cet exercice a clairement deux vocations :

  • Sensibiliser au fait qu’un motard normal est loin (très loin, très très très loin) d’exploiter au maximum l’angle de sa moto. Donc la prochaine fois qu’on arrive un peu vite dans un virage, on ne prend pas les freins pour se retrouver de l’autre côté de la route ! On penche !
  • Expliquer à quoi sert le déhanché et comment le pratiquer
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Z’êtes surs que ça tient ce truc ?

On monte donc sur le simulateur et le moniteur vous appuie sur les bras, vous penche en avant (“tu roulerais pas en roadster toi ?” J’ai pas osé lui répondre que je roulais en trail avant ; NDLR: un NC750X ça appartient vraiment à une catégorie de moto ? ), vous met la tête sur le coude, vous sort les fesses, les genoux. Une fois confortablement installé à 45°, on vous immortalise et on passe au suivant. Wow, c’est impressionnant et que d’éléments à retenir pour avoir une bonne position en virage.

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Une fois que tout le monde est passé, c’est l’heure de remonter sur les motos pour le deuxième roulage où l’on va mettre en pratique tout ce qu’on nous a appris. Ça part beaucoup plus vite que la première session. On doit gagner entre 15 et 20 secondes au tour et une bonne vingtaine de km/h de vitesse de passage en virage. Wouhh ! Ça commence à être super et la session se termine trop vite cette fois ci.

On remonte en salle pour un nouveau briefing où l’on nous parle encore de technique, de contre-braquage, de position sur la moto, de déhanché, de trajectoire. Encore beaucoup, beaucoup d’infos à retenir et à mettre en pratique. J’en profite pour passer voir Xavier, Quick et jTAG qui se tirent la bourre et ont sorti l’attirail d’excuses en bois, je cite : Quick : “Mon cale pied est glissant, il faudrait le limer…” Xavier : “Pas de problème j’ai une scie, on va faire des entailles !”. jTAG : “Ma moto a un problème de batterie, je dois pousser pour démarrer”. Je les laisse à leur préparation et retourne avec mon groupe.

Pour bien cuire le magret de canard, il faut l’entailler !
Pour bien cuire le magret de canard, il faut l’entailler !

On part pour le troisième et dernier roulage de la matinée. Je décide de me concentrer sur le déhanché avec pour objectif de faire toucher le slider, j’ai l’impression que c’est à ma portée !! Le virage qui me parait le plus approprié est le double droit (NDLR: normal, il est en dévers), c’est celui où je prends le plus d’angle. J’y ai laissé des morceaux de cale-pied à la session d’avant et ça continue à celle ci, il faudra vraiment que j’enlève les tétines 🙂

Troisième tour, je passe mais ça frotte pas, je décide de sortir plus les fesses. Quatrième tour, j’ai l’impression que je vais finir à côté de la moto tellement je suis dehors, mais ça frotte pas. Cinquième tour, j’ai un peu de retard sur mon lièvre, j’accélère plus fort, je sors tout, mais vraiment tout et là… le slider touche !!! Je hurle de joie sous mon casque et perds immédiatement toute ma concentration, je finirai la session en frottant la botte, le cale-pied mais plus jamais le genou, tant pis, je termine la session fier et heureux ! J’ai posé le genou bordel !

3ème tour
Troisième tour, les sliders sont toujours intacts

C’est l’heure de la pause et d’un déjeuner bien mérité. Nous mangeons avec des habitués, dont l’ancien propriétaire de ma moto achetée un mois avant. Le monde est petit quand même.

On repart en début d’après midi pour le quatrième roulage. Plusieurs collègues m’ont prévenu d’être particulièrement vigilant, la bûche après le déjeuner est monnaie courante, vas-y tranquillement. Le groupe part sur un faux rythme, je me fais bouchonner par la personne devant moi mais ne le double pas en bon élève. Trois virages plus tard, c’est les deux personnes derrière moi qui me doublent et le mec devant qui repart !

Je suis un peu désabusé et déconcentré, je me fais larguer par le groupe et commence à me sentir mal à l’aise sur la moto. Je finis quand même la session en électron libre sur la piste avec d’autres personnes qui ont perdu leur groupe.

La session se finit sur un drapeau rouge, un des jaunes a fini dans l’herbe, heureusement pas de casse, ni pour le pilote ni pour la moto.

Djé m’expliquera par la suite que quand on ne se sent plus dedans, il vaut mieux sortir car c’est dans ces moments que le risque de chute est le plus élevé.

Les deux derniers roulages sont libres (sans Marshall pour ouvrir la route) et permettent de pratiquer ce qu’on a appris et de pousser un peu plus la moto. Je fais une pointe à 175 compteur en bout de ligne droite, et j’essaye de ne pas tacher mon caleçon en attrapant les freins ! Je me retrouve, (nouveauté) à devoir doubler des gens, ce qui est loin d’être évident dans une première session libre. La session passe vite également. Je me suis régalé ! Par contre je commence vraiment à sentir la fatigue de la journée et je ne ferai que deux tours sur la dernière session.

Je veux dépasser les 200 !!!
Je veux dépasser les 200 !!!

Ma chérie (Lise) est venue me voir avec une de ses copines pour les dernières sessions et trouve que j’avançais bien, même si je me suis fait déposer par les rouges sur les sessions libres. Enfin quelques compliments ! Ça change des remarques de Xavier : “Tu es droit comme un sénateur ! Oh la position de merde ! Allez sors les fesses de la selle ! Quand tu auras l’impression d’avoir les fesses dehors c’est que tu seras encore assis sur ta selle !” Merci mon cousin pour ton soutien 😉
(NDLR: ouais, ça veut progresser mais ça s’attend qu’à des compliments… pfff les jeunes de nos jours)

Voila, c’est fini, il faut penser à regonfler les pneus, enlever le scotch, remettre les rétros, et ranger le euh… le stand.

Une place pour chaque chose et chaque chose en bordel
Une place pour chaque chose et chaque chose n’importe où

Reste plus qu’à boire une bière avec les copains (j’ai le droit, Lise m’a gentiment ramené la moto) et de rentrer tranquillement à la maison les yeux pleins d’étoiles et la tête vidée. C’était une journée géniale ! J’y retournerai !

Merci à Xavier de m’avoir travaillé au corps pour me lancer dans l’aventure. Merci à Tortue Team pour leur organisation et leur dévouement !

NDLR: tout le plaisir est pour nous

4 thoughts on “Le Luc pour les nuls”

  1. Et bah… Moi qui fait la première en juin (ou juillet, je sais déjà plus), c’est pas gagné pour ne pas devenir dépendant au bout de deux tours…
    Bon, à priori ça ne sera pas un stage comme celui là, on verra, j’en ferais un de toute façon tôt ou tard.

    NC750X… Un scoot aux formes de motos. Pfff… Honda ne s’assume pas…

    1. Le stage c’est pas mal pour débuter et prendre les bonnes habitudes depuis le début.

      Quand au NC750X… il avait pas le modèle boite automatique, donc ça reste dans la catégorie moto… Même si ce n’est pas dans la catégorie moto sympa 😉

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