Poireaux, en vert et contre tout

Deux mois après

Oui, cela faisait deux mois qu’on n’avait pas posé nos pneus sur piste. Faut dire que le planning avait été changé.

Mais on y retournait avec plaisir, surtout qu’on devait piloter une autre machine en plus de nos CBR. Sauf que la veille, le proprio de la machine nous appelle: on lui a rendu sa remorque double avec un pneu à plat, il va donc devoir prendre la remorque simple toute pourrie et ne peut pas prendre notre destrier.

On essaye de trouver une solution mais c’est (presque) mort d’avance. Ça plombe un peu le moral la veille d’un roulage.

Aller, passons au jour J. Grâce à un déménagement, plus besoin de sortir la remorque du garage le matin, on peut tout préparer la veille au soir. Ça permet de gagner quelques minutes de sommeil avant de prendre la route.

Et il va falloir être en forme car on s’est mis un vrai programme aujourd’hui: bosser. Car oui, la moto est une passion mais des fois il faut bosser pour progresser. Il faut le reconnaitre, on est un peu flemmards et on a tendance à y aller à l’instinct. Sauf qu’on a atteint les limites du pilotage sans repères. Le programme du jour: se remettre en cause et se trouver des repères au circuit du Luc. Et bosser les traj’. Car on roule depuis plusieurs années sur piste, mais on a encore beaucoup à faire: ni l’un ni l’autre n’utilisons toute la largeur de la piste, et on a tous les deux tendance à rentrer trop tôt dans nos virages.

On arrive sur place et il n’y a pas grand monde. OK, on est matinaux mais on aura le secret quelques minutes plus tard: certains habitués ne sont pas venus car ils ont prévu un roulage à Alès.

On décharge tout, et on file s’inscrire. On en profite pour taper la discut’ avec Tortue Team, prendre des nouvelles. Et parler du temps. Pour l’instant tout va bien, mais on va se prendre la flotte dans la journée, reste à savoir quand. Cette fois ci, on a pris un train de pneus pluie, la jante arrière déjà montée. On verra bien.

Aller hop, en piste. C’est avec plaisir qu’on refoule ce bitume tant de fois arpenté. Mais aussi avec un œil neuf. Quel est le repère qui déclenche notre freinage ? Quand balancer la moto sur l’angle ? On sort de la première session, et on prend nos stylos. Croyez-nous, ce n’est pas un exercice facile, aussi bien sur piste qu’en dehors.

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Pour la deuxième session, on recommence. On retarde aussi nos entrées en courbes. Ça non plus ce n’est pas un exercice facile, surtout quand on connait le circuit comme sa poche. On a des automatismes qui sont très durs à changer. Il faut vraiment prendre sur soi. On a d’ailleurs tendance à rentrer moins vite dans les virages et à vouloir compenser en sortie de courbe en accélérant plus tôt. Xavier reçoit un avertissement à ce sujet. Il faut dire que son pneu arrière commence à être en fin de vie. Heureusement la glisse est rattrapée et le pilote peut finir sa session sur ses deux roues.

Pendant la pause suivante, Nadège de l’orga passe nous voir et nous demande un service: est ce que nous pourrions filmer les stagiaires ? Enfin, pour être plus précis, est ce que nous pourrions filmer les moniteurs qui guident les stagiaires. Xavier se porte volontaire et pique la moto de Seb. Ben oui, on doit économiser son pneu arrière.

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Les stagiaires apprennent à mettre de l’angle avec le fameux simulateur

Alors, filmer en étant devant des pilotes moins rapides est aussi un exercice très compliqué. Vu qu’il n’y a pas de rétro sur les CBR, on est obligé de se retourner. Et on a tendance à passer plus vite en courbe et ralentir en ligne droite. Ce qui fait que Xavier se fera quand même doubler. Bon, il échouera par contre à filmer le groupe le plus lent. En effet, même à 70 compteur dans la ligne droite (avec un compteur… optimiste), il ne se faisait pas rattraper.

On arrive sur la dernière session où le seul fait notable sera que Seb décide d’exploiter tout le potentiel de la CBR de Xavier… et va faire un tour dans le bac. Il accusera un faux point mort. Merde, ça nous rappelle un truc pas sympa. On va donc vérifier les niveaux d’huile, sachant que la vidange vient d’être faite. Bilan: tout va bien.

Hop, pause déjeuner. On va squatter avec l’orga et on parle communication. On parle évidement de twitter et c’est fait, Tortue Team se crée un compte. Bon maintenant va falloir qu’ils l’alimentent mais c’est un premier pas vers le monde merveilleux du petit oiseau bleu. C’est aussi un merveilleux moment de détente et d’entraide motarde… ouais, non, c’est plutôt chambrage et blagues grivoises. Bref, que du bonheur 🙂

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Concentration et déconnade, c’est ça le Tortue Team

Aller, c’est pas tout mais on va devoir rouler à 14h, on file donc se préparer. Seb va refaire un essai avec la moto de Xavier, pour voir s’il y a un problème mécanique ou si le problème se situe entre la selle et les demi guidons. Et monsieur revisite le bac. Il devient aussi super fort pour en sortir. Pendant ce temps là, Xavier enchaine les tours. Arrivé à la fin de la session, les deux loustics sortent… pour rentrer juste après. Car Tortue Team nous a permis de faire double session vu qu’il n’y a pas grand monde et ainsi s’entrainer à rouler plus longtemps que 20mn. Et la deuxième session ne se fait pas sentir, le physique étant là.

Une fois sur le paddock, on essaye de comprendre quel est le souci sur la moto, et après une analyse poussée, on y arrive. Les deux motos ont maintenant les mêmes commandes reculées réglées pareil. Pareil ? Non, car un subtil détail vient perturber Seb: sur Piaf, le sélecteur est beaucoup plus bas, et avec la tige qu’il y a, ne peut pas être remonté. On a trouvé le problème, mais on ne peut pas régler ça de suite. C’est pas grave, Xavier a décidé de finir son pneu.

Mais avant de partir, une bonne surprise arrive: jTAG et sa chérie ont décidé de passer nous faire un coucou. Ça fait toujours plaisir d’avoir des copains qui passent. Ils vont pouvoir analyser notre pilotage et nous donner des conseils. Mais il est déjà l’heure d’y retourner.

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Cette session est encore dans l’optique du travail: redresser la moto en sortie de virage pour pouvoir accélerer plus fort, retarder les entrées en courbe et les repères de freinage. A un moment, Xavier voit Seb au loin, et décide de le rattraper. Selon jTAG, on a bien vu que Xavier voulait utiliser toute la puissance du 1000 pour grappiller les mètres les uns après les autres. Mais la session n’est pas assez longue et Seb sortira le premier. Par contre le pneu de Xavier commence à vraiment tirer la gueule et est devenu quasi slick. D’un commun accord, cette moto ne fera pas la dernière double session, ça serait dommage de s’en coller une pour rouler 20mn de plus.

Après le roulage, jTAG fait remarquer à Xavier qu’il reste avec une jambe sortie pendant toute la ligne droite. Et quand on voit les jambes de Xavier, ça fait un sérieux aérofrein. Il va falloir corriger ça dans la dernière session.

Sauf que le temps qui était menaçant pour l’instant passe franchement à la flotte. Et la vraie qui trempe la piste et laisse des flaques. Les pneus pluie sont bien dans le coffre mais seul l’arrière est sur une jante. Il faudrait donc démonter l’avant, le changer pour une session et refaire le boulot inverse avant le prochain roulage. La décision est prise: on remballe. Enfin, pas tout à fait, car Xavier doit retourner sur piste pour filmer les stagiaires. Avec des pneus où les rainures sont symboliques. Par grave, on va compter sur le fait que les stagiaires se trainent. Et coup de bol, la plupart se trainent effectivement. En même temps, finir sa première journée piste sous des trombes d’eau n’est pas du plus évident. Xavier sera prudent mais aura quand même le droit à une petite glisse de l’arrière à la remise des gaz. De quoi réchauffer sous la combi.

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Autre moyen de se réchauffer sur piste : faire un peu de jardinage

Allez, cette fois-ci c’est fini, et on décide de tout remballer avant de se prendre une bière bien méritée. Une fois le break chargé, on va faire un saut chez la photographe qui nous annonce qu’elle nous a fait un répertoire juste pour nous. À peine 189 photos. Nous qui hésitions déjà à se prendre quelques photos, on décide de craquer. Faut dire qu’il y a plein de photos sympa, avec des angles différents. Et ça va nous servir aussi pour notre projet de calendrier 2017. Même si on se trouve beaux sur les photos, on sait qu’il faut continuer à travailler sans relâche. Après tout, on a été stagiaires nous aussi, et même si on n’allait pas à 70 en bout de ligne droite (quoique), on mesure le progrès accompli à force de s’entrainer et encore s’entrainer.

Il reste à dire au revoir et de décoller. Sauf qu’avec Tortue Team, faut prévoir au moins 30mn pour dire au revoir. Je ne sais pas si c’est le sud, mais on n’arrive jamais à partir rapidement. Tu te retrouves toujours à discuter avec l’un ou avec l’autre. Mais c’est aussi pour ça qu’on roule souvent avec eux, en plus de l’orga carrée, les membres de l’équipe sont devenus des amis.

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