Poireaux, en vert et contre tout

Mécanos de course

(Suite du compte rendu du week end Promosport à Bresse les 20-21 août 2016)

L’heure de la course approche, on a discuté avec Romain pour savoir quelles informations il veut pendant la course. Car oui, nous avons la lourde charge de le panneauter. On ne se rend pas bien compte mais le pilote est seul dans son casque, tout va très vite, son seul lien avec le monde extérieur est ce cahier A4 (ouais, on a dû panneauter avec un cahier A4… pas le plus pratique. La prochaine fois on fera mieux).

Mais avant tout, direction la prégrille. Vu qu’il pleut, pas besoin de couvertures chauffantes, ni de béquille avant. On a juste besoin de prendre la béquille arrière pour permettre a Romain de descendre de la moto et de se concentrer.

Vu que c’est la première course du week end, on en profite pour analyser les concurrents. Surtout ceux en 600. Romain sait qu’il ne pourra pas faire le poids en ligne droite face à des 1000, mais il veut être premier 600. On note donc les numéros de ses adversaires. Et vu qu’on est en première ligne, ça facilite le boulot.

C’est la première fois que nous nous retrouvons en prégrille, et on sent la pression monter. Pour être honnête, on doit être plus stressés que Romain. Faut dire qu’on a envie de l’aider au maximum mais qu’il n’y a pas grand chose a faire. On fait donc des sourires sous notre parapluie et on essaye de ne pas raconter trop de bêtises (enfin, surtout Xavier).

Aller hop, c’est l’heure de se mettre en grille. On file à l’autre bout de la voie des stands pour être bien placés pour panneauter. Tour de formation fini, Romain est tout à gauche en première ligne. Le premier virage est aussi a gauche. Il va devoir faire un bon départ. Il nous fait un bon départ… pour le tour de chauffe.

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Sur la grille de départ

Puis c’est le vrai départ. Les moteurs grondent, on sent la concentration des pilotes. On est de tout cœur avec eux. Et c’est parti. Romain fait un super départ et se retrouve deuxième. On ne va pas raconter sa course, il est mieux placé pour le faire. De notre côté, on le chronomètre, on lui fournit sa position et ses chronos. Il va se faire doubler pour se retrouver troisième, derrière deux 1000. Sur la piste, c’est la foire aux drapeaux jaunes, les pilotes tombent les uns après les autres. Pendant ce temps Romain creuse son trou avec le 4ème. Et surtout avec le premier 600.

À mi-course, la direction décide de sortir le drapeau rouge car un pilote est tombé dans le 3ème virage. Le public va donc avoir le droit a un deuxième départ. Romain partira de la même place car il était 3ème au moment du drapeau rouge. Mais il va perdre les secondes d’avance qu’il avait sur ses poursuivants.

Pendant la pause imposée, on encourage Romain, et on ne parle pas du fait qu’il ne va plus avoir son avance. C’est aussi ça être mécano : savoir fermer sa gueule. On sait que le podium est à portée, et qu’il peut facilement finir premier 600. Mais la piste est glissante, et personne n’est a l’abri d’une erreur. Les pilotes vont se replacer, et on recommence la procédure de départ. Romain fait encore un bon départ. Et la course poursuit son cours. Notre 300 préféré enchaîne les tours, et recreuse son écart avec ses poursuivants. Il ne reste plus beaucoup de tours, et on y croit. Plus qu’un tour. On espère que Romain ne tombe pas, il ne doit pas prendre de risque, il a suffisamment d’avance. Puis vient le drapeau à damier qu’il passe en troisième position et en premier 600.

Lorsqu’il sort de la piste, on court pour le prendre dans nos bras : il l’a fait. Il nous a offert une superbe course et un podium. Toute la Pooky team est super fière.

Vient le moment du podium, où Romain semble vachement ému. On l’est tous. Ce podium et ces deux coupes ne sont pas que celles de Romain. Bien entendu, il a fait le plus dur. Mais s’il a pu le faire c’est grâce a sa chérie, grâce a la Pooky Racing Team qui l’a pris sous son aile, et  même un peu grâce à nous parait-il.

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La team du week end au grand complet

Même si Pooky n’a pas fait une super course, il est quand même très heureux pour Romain, et on a tous le sourire quand on se boit la bière de la victoire. On en profite pour discuter un peu, et comprendre quelque chose : on peut se faire plaisir pendant un week end de course même si on ne roule pas. Alors oui, on aurait bien aimé poser nos gommes sur piste, mais on a compris qu’être mécano, c’était aussi faire la course.

Dimanche

Le lendemain, le soleil est là, nous allons pouvoir pleinement jouer notre rôle d’umbrella boys. Il faut dire que côté mécanique nous n’avons pas grand chose à faire : les pneus ont été changés, les motos de Romain et Pooky sont fin prêtes. Romain nous montre seulement comment mettre en marche le générateur, pour mettre les pneus sous couverture sur la prégrille. Xavier se reconvertit donc en Tattoo Artist, laissant libre cours à sa créativité sur le bras de Cinthia.

"Dessine-moi un mouton"
“Dessine-moi un mouton”

Romain lui sera l’aigle de la piste aujourd’hui.

Le regard acéré de l'aigle perce l'horizon
Le regard acéré de l’aigle perce l’horizon

C’est le grand moment, tout le monde se dirige en prégrille. On monte les couv, on démarre le générateur, on branche, et enfin on peut se concentrer sur notre rôle crucial d’umbrella boys : prendre la pose et tenir le parapluie pour protéger notre pilote des ardents rayons du soleil.

C’est parti ! Pendant le tour de placement on part ranger le matos et on va prendre nos postes de panneauteurs, dans les mêmes rôles qu’hier. Tour de chauffe, Romain est en forme. Il se place sur la grille de départ, à la troisième place. Son but comme à la course de la veille : larguer les autres 600 et faire un podium. Juste avant le départ, le temps est comme suspendu, la tension monte, on n’entend que les bruits des moteurs. C’est parti ! Romain signe un très bon départ et passe deuxième dès le premier tour. Les panneauteurs sont concentrés : Marine au chrono, Xavier au panneau et Seb au repérage des autres 600, comme la veille. Romain perd quelques places, les 1000 étant bien à l’attaque. Mais il reste premier 600.

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Un 600 parmi une meute de 1000 affamés

A la fin du 7ème tour les pilotes de tête défilent devant notre poste de panneautage. Puis les suivants, mais pas trace de Romain. Tous les concurrents passent. il faut se rendre à l’évidence, Romain a chuté. Nous le repérons, debout, de l’autre côté du circuit. Pas de bobo apparemment.

En attendant la fin de la course pour avoir des nouvelles de Romain, nous encourageons Pooky qui donne tout. Il fait une très belle remontée : parti de la 27ème place, il finit 11ème et deuxième 600 !

Une fois la course finie, nous rejoignons et réconfortons notre infortuné pilote. Un rapide tour de la moto nous confirme que les dommages ne sont pas importants : le carénage est à réparer bien sûr, et un demi guidon et le bocal de frein à remplacer. Mais la défaite est dure à avaler, tant pour le pilote que pour la team, nous y compris. Cela ne nous empêche pas de savourer une bière de fin de week-end, puis nous aidons Romain à charger sa moto.

 

Ces deux jours ont  été un week-end de plaisir pour nous. Mais aussi un week-end d’apprentissage. On a chopé plein de trucs qu’il faudra faire (ou ne pas faire) le jour de notre première course. Et il nous redonne le goût de la course : quand on voyait Romain sur la ligne de départ, une part de nous aurait bien aime être à sa place.

Et pour finir, on a envie d’encore remercier  Romain pour nous avoir fait confiance, sa chérie pour avoir supporté notre stress et la Pooky Racing Team de nous avoir accueilli et filé des conseils (et plein de bières).

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