Poireaux, en vert et contre tout

Règlement de comptes à Tortue Corral

Après un mois d’absence, nous retournons rouler au Luc. Et pas dans n’importe quel état d’esprit. Xavier a une revanche à prendre sur le chrono, et espère bien montrer à Seb qui est le plus rapide. Sauf que Seb ne l’entend pas de cette oreille. Il n’a aucune envie de rendre son statut de poireau le plus rapide du Luc à Xavier, même si son passage en catégorie pilote ne le rassure pas. Toutes les conditions sont réunies pour un…

Règlement de comptes à Tortue Corral

Pourtant la veille, les conditions n’étaient pas optimales. Un petit souci de mécanique risquait de rendre une des motos non opérationnelle, forçant nos deux pilotes à rouler dans des groupes différents. Heureusement, la panne était bénigne (ouais, faut penser à tout rebrancher quand on remonte une moto).

Le rendez-vous est fixé avant l’aube. La tension grimpe dans la diligence. Arrivés sur place, nos duellistes s’aident l’un l’autre pour descendre les motos, le ton restant très courtois. Mais on sent bien que chacun cherche à impressionner l’adversaire.

Avant le premier duel, un courrier du Pony Express leur délivre un télégramme de Lucky Galdemus, leur souhaitant un duel dans les règles de l’art.

Pour la première session, chacun dispose de son destrier. Les chronos sont proches de ceux de la journée précédente, mais Seb se plaint de ses repose pieds, soit disant trop glissants. Xavier, gentleman, propose un échange de moto. Effectivement, l’excuse en bois de Seb est valable: les repose pieds glissent comme un zinc de saloon bien briqué. Mais il en faut plus pour arrêter le Bûcheron, qui n’hésite pas a sortir la scie pour faire des encoches (la légende raconte qu’il en fait une pour chaque pilote doublé).

Lucky Luke avait Rantanplan, nous avons la scie
Lucky Luke avait Rantanplan ; nous, nous avons la scie

Et la baston commence. Seb attaque fort dès les premiers tours, sachant que c’est la faiblesse de Xavier. Un freinage de trappeur le fait passer devant son coéquipier au bout de la ligne droite. Le sang de Xavier ne fait qu’un tour: cet affront ne saurait rester impuni. Il étudie donc son adversaire du jour pour trouver la faille. Après quelques tours d’observation, il sait quand il doit frapper: ça sera à la couille de bœuf ! Il commence par mettre la pression en montrant le bout de son carénage, mais Seb ignore complètement ces piques. Le tour suivant, c’est l’attaque et Xavier passe devant. Il tente de creuser son écart, mais celui-ci reste faible. Ce qui est gagné dans la partie technique est perdu dans la ligne droite. Le drapeau rouge vient mettre fin à ce duel. Le chrono, seul juge, tranche: c’est une victoire de Xavier qui signe un 1mn11.8. Soit 4 dixièmes de moins que Seb, qui signe un 1mn12.2 sanglant. La lutte est acharnée. Les pneus sont brûlants. Le sourire sur les lèvres.

Histoire de faire baisser la pression, les deux pilotes vont regarder Axel, dit Le Cousin, faisant ses premiers tours de roue sur circuit. Ils se rappellent les leurs, sans oublier de se moquer impitoyablement de cet apprenti pilote, droit comme un sénateur. Encore heureux qu’Axel ait vendu sa NC750X.

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Que celui qui n’a jamais eu un manche à balai au Luc lui jette la première tong

L’heure de la pause déjeuner sonne, mais avant cela Seb décide de changer ses repose pieds pour un modèle KiGlissePas acheté à la diligence express de Greg. Les deux coéquipiers s’attaquent donc à un peu de mécanique, élément devenu indispensable à une journée piste réussie.

Un petit passage par la case photographe confirme ce que savent nos deux poireaux: ils ont l’air super classe sur les motos !

L’après-midi, chacun reprend sa monture, et les bastons continuent. Enfin, surtout pendant les premiers tours car Le Bûcheron grapille dixième après dixième, une fois qu’il a réussi à doubler Seb. Et que Seb soit repassé devant, avant que Xavier re-repasse devant.

Les pilotes et leurs destriers, sur le sentier de l'arsouille
Les pilotes et leurs destriers, sur le sentier de l’arsouille

Mais une surprise de taille arrive: une délégation d’apaches de la tribu des Sons Of Geriatric nous fait l’honneur de sa présence. Oui, ces joyeux drilles n’ont pas hésité a pousser leur moto pour venir nous voir (pousser le moteur, pas pousser tout court… quoi qu’il y a une Buell dans le lot). Seul manque Camembert Sauvage, occupé à faire la danse de la pluie.

apaches
Fraternisation entre apaches et cow boys

Autre joie, Michel, le Gardien du troupeau,a fait la route pour nous voir, nous conseiller et tenter de nous photographier.

Vient l’heure de la dernière session, Xavier part en tête, et se retrouve bloqué derrière une Aprilia. Sans scrupule, Seb en profite pour doubler les deux. S’ensuit une magnifique arsouille à trois, où les dépassements se font fréquents, tout en restant courtois. Après quelques tours, l’Aprilia passe Seb, mais Xavier décide de punir ce malotru. On ne double pas son meilleur ami comme ça. Xavier passe donc aussi Seb et se lance à la poursuite de cette italienne. Sur un freinage à l’AGS, Xavier la double, mais se retrouve un rapport trop haut dans la ligne droite, et il se refait dépasser. Mais il ne lâche pas son prédécesseur et c’est au même endroit au tour suivant que Xavier repasse devant. Il restera devant jusqu’à la fin. L’honneur de son ami est lavé. La justice étant rendue, il tente de passer sous la barre des 1mn10, mais n’arrive qu’à signer un 1mn10.20. Ce qui est 7 centièmes de mieux que son meilleur record.

Les deux adversaires du jour sortent de ce dernier round épuisés mais heureux. La progression des deux pilotes est confirmée. Et la rivalité reste bon enfant, sur la piste. Les gens de l’orga le confirmeront: nos arsouilles étaient sympathiques a voir.

Ce duel n’en était donc pas vraiment un, nos deux cow-boys le savent: ils forment une équipe, et dans une équipe, il faut se tirer mutuellement vers le haut.

 

 

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