C’est devenu une routine. Le réveil sonne à 5h, j’ai du mal à émerger mais il faut que je me lève. Une douche pour se réveiller, je récupère la glacière pour le pique-nique et tout ce que j’aurais pu oublier la veille, et je retrouve Xavier chez lui. Lui a eu tout le temps d’arrimer la remorque à la voiture, il faut dire qu’il s’est réveillé comme une fleur à 4h30. Dans le coffre, un barnum, des chaises et une table, une caisse à outils, des béquilles d’atelier. Sanglées sur la remorque, nos deux ZX6R prêtes pour la piste. En route pour le circuit du Luc !

A chaque fois c’est la même chose : on part (trop) tôt, on manque de sommeil, on flippe pour rien (est-ce qu’on a sanglé les motos comme il faut, est-ce que j’ai oublié mon attestation d’assurance, mes bottes, ma combi ?), puis on passe une super journée de roulage avec nos amis de Tortue Team et on repart crevés mais avec la banane. Mais cette fois-ci c’est un peu particulier, parce qu’on n’a pas roulé sur piste depuis notre stage de pilotage à Bresse il y a 2 mois et demi… et qu’on roule à Lédenon dans 10 jours 😀
Donc on doit se remettre dans le bain, se rappeler tous les conseils avisés et essayer d’en tirer parti, pour être prêts pour le gros morceau qui arrive. Pas mal comme programme.

L’organisation de la journée est classique, 3 roulages de 20 minutes le matin, 3 l’après midi et en bonus une session libre de 1h15 pour bien finir la journée.
On attaque la première session tranquillement, si tranquillement que Xavier n’arrive pas à me rattraper, lui qui me met 7 secondes au tour d’habitude. Il me confie avoir démarré avec un peu d’appréhension. De mon côté je me sens moins crispé que les autres fois, mais les chronos ne sont pas folichons.

A la deuxième session, je pars devant Xavier, faisant de mon mieux pour qu’il ne me dépasse pas trop facilement. Au bout de quelques tours il me passe devant, le jeu est alors de tenter de le suivre… c’est peine perdue, au bout de deux tours je le perds de vue. Je suis carrément vexé d’avoir été déposé avec tant de facilité que je perds toute motivation, je jette l’éponge et je sors de la piste.

Bouhouhou c’est trop injuste

Vient la dernière session du matin, je me dis que je vais me concentrer sur la technique et les trajectoires plutôt que sur le chrono. Mais à la fin du deuxième tour Xavier me laisse une ouverture et j’en profite pour le dépasser. Bon maintenant l’objectif est de rester devant, et ce ne sera pas facile car je sais que Xavier va tout tenter pour reprendre la tête. Il le fera quelques tours plus tard mais de mon côté le moral est de retour.

Bilan de la demi-journée : Xavier est déçu de ses performances, ses temps diminuent progressivement mais sans atteindre son temps de référence de 1’15”. Quant à moi c’est un peu mieux car j’arrive doucement à améliorer mes temps, j’atteins mon temps de 1’22” et j’arrive à être régulier. De plus, on essaye de mettre en pratique ce qu’on nous a appris pendant le stage DRRS, en particulier le fait de déhancher avant le freinage et de serrer les jambes lors du freinage, pour ne pas se fatiguer les bras.

Avant la reprise de 14h, l’équipe de Tortue Team procède au traditionnel tirage au sort qui permet à une personne de chaque groupe de gagner une journée de roulage. Malgré nos nombreuses participations les probabilités sont contre nous et nous n’avons jamais gagné, mais cette fois-ci la chance me sourit et je remporte le prix. Plus d’excuse pour ne pas rouler en Octobre 😉

L’après-midi sera sur la même lancée que la matinée, j’arrive à rester concentré sur toutes les sessions malgré la fatigue physique et j’atteins les 1’21”. Xavier améliore lui aussi son temps, même s’il a eu du mal à avoir des tours clairs, bouchonné par une HP4 (qu’il arrive tout de même à doubler, à l’entrée de la couille de bœuf) et une Gex 750. Il restera coincé à 1’17”.

Pour la session libre, l’objectif est de tenir 30 minutes non-stop. Exercice intéressant pour qui veut faire une course d’endurance, d’autant plus que j’ai remarqué que j’ai calé mon rythme sur des sessions de 20 minutes : quand je sens que je fatigue, je sais que le drapeau rouge ne va pas tarder à apparaître. On commence par échanger nos motos et je sens la différence de pilotage qu’apportent la platine de déport et le pignon de 14. La moto est plus incisive et la position autorise un pilotage plus volontaire. En reprenant ma bécane je me suis senti comme sur un canapé (et va déhancher avec un canapé…).

Déhanchage sur canapé

De son côté Xavier n’a pas été convaincu par mon freinage, malgré mes disques Brembo tous beaux tous neufs. On reprend donc nos montures habituelles et on enchaîne les tours. Je me fixe comme objectif de faire 20 tours, au final j’en ferai 14, la douleur commençant à se faire sentir. De son côté, Xavier a retrouvé son mojo : il est régulier en 1’16” et atteint même les 1’14″87 ! De bon augure pour la suite.

Xavier saluant la foule en délire après son record au tour

Le bilan de la journée est positif : on a tous les deux amélioré nos temps, et pour ma part j’ai réussi à rouler plus longtemps tout en restant lucide. Quant à Xavier, il me confie n’avoir forcé à aucun moment, il a toujours roulé safe sans jamais se dire “merde merde merde ça passe pas”.

Et voilà, la journée se finit comme d’habitude, il faut sangler les motos et se rentrer tranquillement, la fatigue étant bien présente. Mais comme a chaque fois on passe le retour a se refaire la journée, et a discuter des prochains roulages. Et cette fois ci, le prochain se déroulera dans la cours des grands : à Lédenon.

Et en bonus, un comparatif photo de nos deux pilotes:

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