Poireaux, en vert et contre tout

Cuir sur mesure: que choisir

Qui n’a jamais rêvé d’avoir un cuir perso ? Allez, avouez qu’une déco à vos couleurs comme les pilotes de GP ne vous laisse pas indifférent. Voire une réplica Marquez/Rossi/Zarco/Lorenzo (rayer la mention inutile) mais avec votre nom sur les fesses. Bonne nouvelle, c’est aujourd’hui de plus en plus facile.

Avant, il fallait trouver les deux ou trois marques qui le faisaient, souvent se déplacer et ensuite lâcher un gros billet. Autant dire que ce n’était pas une chose courante. Mais depuis un an ou deux, les boites faisant des cuirs sur mesure fleurissent comme le mimosa en février. Loin de nous l’idée de passer en revue toutes les marques, d’une part parce qu’on ne les a pas toutes essayées (même si ça ne nous déplairait pas), et d’autre part parce qu’il y a de grandes chances que d’autres marques apparaissent d’ici deux mois.

Les goûts, les couleurs et les tailles

Deux pilotes avec la classe et un bon pilote

Il est important de commencer par un petit rappel si vous êtes sur le point de vous faire faire une combi sur mesure : elle sera à vos mesures et à vos couleurs. Autant vos couleurs peuvent plaire à un autre, autant vos mesures vous sont personnelles. Et un cuir va durer.

Donc gardez à l’esprit qu’il ne faut pas tricher avec les mesures : il ne sert à rien de rentrer le ventre ou de les faire après une bonne gastro. Et qui dit combi en cuir perso dit aussi morphologie qui ne bouge pas. Il va falloir faire attention à ne pas trop varier de poids, dans un sens ou dans un autre si vous voulez être bien dans votre habit de lumière.

De même, lors des mesures, pensez à mettre les protections que vous allez utiliser. Oui, il faut aller jusqu’au garage pour sortir la dorsale et la prendre en compte.

Et dernier point : faites vous aider. Certaines marques demandent des mesures qu’il n’est vraiment pas évident de faire tout seul. Sauf si vous avez trois bras et que vous êtes contorsionniste.

Au niveau de la déco, il faut aussi voir loin. Votre moto est #NuclearRed (ou rose), est-ce qu’une combi dans les mêmes tons ira pour la prochaine moto, voire ira tout court ? Pareil si vous avez la chance d’être sponsorisé, n’imprimez pas les logos de vos partenaires sur le cuir, préférez les patchs. Il serait dommage de devoir payer une autre combinaison parce que Ricard vous a fait une meilleur proposition que Pastis 51 (l’abus d’alcool c’est pas bien, hein. Faut pas déconner avec moto et picole).

Ceci étant dit, on peut passer aux choses sérieuses.

Un ou deux morceaux ?

Un cuir est un cuir, on peut rouler avec sur piste ou sur route, n’est ce pas ? Alors oui… et non. Car quand on parle de combinaison cuir, il y a deux types : les une pièce et les deux pièces.

2 pièces pratique versus 1 pièce (moins pratique)

 

Les deux pièces sont composées… de deux morceaux. A savoir d’un blouson et d’un pantalon qui peuvent se zipper. Elles sont acceptées pendant les roulages loisir sur circuit mais pas en compétition. Tout simplement parce qu’un zip peut se déchirer et dans ce cas-là, le blouson risque de remonter. Par contre, c’est beaucoup plus pratique lors des balades ou des road-trips. Tout simplement parce que pendant les pauses, vous pouvez retirer le blouson. Et je ne parle même pas des pauses bio. Et en cas de road-trip, si vous voulez reprendre la moto juste pour aller au resto, pas besoin d’enfiler une combi. Personnellement, après avoir fait deux semaines en Corse avec une combinaison une pièce ainsi qu’un tour de France, j’ai opté pour le deux pièces pour la route.

 

On peut pister avec une deux pièces. Mais l’angle n’est pas garanti

Dans le cas de la compétition en Rallye Routier, ces arguments en faveur de la combinaison deux pièces sont aussi valables. Et ce d’autant plus vu que vous allez enchaîner les kilomètres, les spéciales et ne pas pouvoir vous arrêter où vous voulez mais plutôt quand vous pouvez.

Par contre, si vous voulez faire essentiellement de la piste, on vous conseille une combinaison une pièce. Comme dit précédemment, par de risque de voir le blouson se détacher du pantalon suite à une glissade. Ou pas de risque d’oublier de les relier (oui, on l’a déjà vu). D’un point de vue plus personnel, je trouve qu’on bouge mieux dans une combinaison une pièce, car il n’y a pas la double épaisseur au niveau de la taille. Et je me sens plus protégé. Bref, je me sens mieux dedans et ça me permet de mieux me concentrer sur la piste.

De l’air !

Un cuir peut être perforé… ou pas. Là encore l’usage que vous en ferez va guider votre choix. Enfin, l’usage et la région. Si vous voulez un cuir pour rouler toute l’année, le cuir perforé n’est peut-être pas l’idée la plus pertinente, car il va laisser passer de l’air et vite vous refroidir. Alors certes, c’est super agréable quand il fait chaud, mais en plein mois de février, vous pouvez choper facilement un rhume. Par contre, si vous habitez dans la moitié sud de la France, un cuir perforé sera indispensable en été, afin de ne pas finir en cocotte minute au premier feu rouge, et de faire fuir vos amis à la première pause.

Pour ce qui est de la piste, je vous conseille plutôt un cuir perforé car même au début et à la fin de la saison, on a vite chaud sur piste. Et oui, on ne reste pas les fesses posées sur la selle, on bouge dans tous les sens. Et une sous-combinaison chaude peut suffire pour un roulage hivernal. Au pire, un coupe-vent vous protégera en plus des courants d’air.

Nous avons tous les deux pris des cuirs perforés car cela convient mieux à notre utilisation et qu’enchainer les relais donne déjà chaud, voire très chaud.

Et avec ça, ça s’ra tout ?

Perforée, avec une bosse et un emplacement camelback. Mais l’airbag n’est pas fourni

En plus d’une déco perso, il est possible de jouer avec des options. La première est la doublure. Souvent en synthétique (ok, toujours en synthétique), elle permet de ne pas trop pourrir la combinaison quand vous transpirez. Et vu qu’elle est amovible, vous pouvez la laver. Par contre, le synthétique n’est pas homologué en compétition. Il faudra donc la retirer. Nous avons fait le choix de ne pas en mettre du tout, afin d’éviter les scratchs qui pourraient gêner aux emmanchures.

Certaines marques proposent de jouer sur la taille de la bosse. Perso, aucun conseil là dessus. Sauf si vous voulez prendre un camelBack. Ce système qu’on retrouve aussi en vélo permet de s’hydrater pendant qu’on roule. Nous avons pris cette option mais pas encore testé en condition de course. Ça ne doit pas être évident, même en 125.

 

Se faire faire un cuir à ses couleurs et à ses mesures, beaucoup de motards en rêvent. Mais il faut bien garder à l’esprit que cela sera VOTRE cuir et qu’une revente serait difficile. Donc avant de foncer, prenez le temps d’y penser.